2012年04月08日00時48分掲載  無料記事
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文化

フランスからの手紙 25  Paris existe-t-il ? (パリは存在するのか?) パスカル・バレジカ

  今、パリに関する本を1冊書き終えたばかりである。毎回、執筆の度に自問するのだが、それは「パリは本当に存在しているのか?」という問いである。なるほど、私たちは疑問の余地がないほど確かな現実の町で暮らしている。私はこの町で生まれたのだし、何十年とこの町をあらゆる方向に歩き回ってきた。徒歩で何キロもだ。確かにパリはそこにある。それでも欧州全域や世界から見ればとても小さな都市に過ぎない。ロンドンに比べればとても小さいし、欧州の大きな都市に比べても小さい。 
 
  あまり知られていないが、パリの面積はフランス各地の自治体に比べても普通の広さなのだ。パリ市役所は1996年に奇妙なパンフレットを出版した。「数字で見るパリ」という冊子だ。当時のパリ市長、ジャン・ティベリが序文を記している。ティべリはパリを愛しただけでなく、選挙で勝つためにパリ市民の数をねつ造して増やしさえした。 
 
  さて、このパンフレットによると、パリの面積はブーローニュの森とヴァンセンヌの森を含めて105、4平方キロである。これはフランスでは113位に過ぎない。アルルやアルザスにははるかに及ばない。ロワール地域圏・アトランティック県にあるゲムネ=パンファオが105、5平方キロであり、ロゼール県にあるメリュイが104、8平方キロで、パリはその間にランキングされている。驚かないかね? 
 
  しかし、パリはゲムネ・パンファオやメリュイとは違う、とあなたは言うかもしれない。パリにはあらゆる言語で書かれた幾多のガイドブックがあるではないか、と。それでは、ガイドブックについて書こう! 
 
  私の場合、パリを最初に発見させてくれたのは私の母だった。私が2歳から3歳にかけての頃だ。ボーブール通りのマレー地区、ピラミッドの前のルーブル美術館。ボルタ通りのいわゆる「パリで一番古い家」。それらは我が家にあったミシュランのガイドブックに載っていた基本事項だ。しかし後に、その家はそれほど古くないことがわかった。露出した古風な木組みとは裏腹に、17世紀の建造物に過ぎないことがわかったのだ。 
 
  時の流れに従い、私がパリに抱いていた確実性は次第に消えていった。私はパリには幻想の部分が少なからず存在していると思うようになった。バスチーユ広場はよく知られた典型的な例であろう。 
 
  パリの革命を象徴するこのバスチーユ広場は実際には都市計画で生まれた場所ではなかった。マレー地区とフォブール・サンタントワーヌの交差する位置にあるこの広場はかつてのパリ防衛のためにあった要塞が壊されてできた人気のない場所だったのだ。人々は広場の中心に自由の神を頂く7月革命記念柱を建てた。その下には1830年と1848年の革命の犠牲者たちが眠っているとされる。だが、ちょっとした間違いから、エジプトから持ち込んだミイラ数体もそこに埋めてしまったのである。 
 
  バスチーユ広場は建物と広場が継ぎはぎだらけでちぐはぐな印象の町になっている。たとえばオペラ・バスチーユとアルスナル港だ。 
 
  またカフェ・フランセーズの上には「1789年のフランス革命の際の砲撃の痕跡」を見ることができる。感動的な史跡だ。しかし、これは実際には1900年に作られたものなのだ。これが典型的な<パリっ子の省略術>というものである。歴史と伝説は分離不可能なまでに混ぜ合わされ、しばしば時とともに厚化粧が施されていく。つまるところ、パリは想像と現実が同時にミックスされたこの上なく超現実主義的な都市である。パリには偽の痕跡、見せかけ、奇妙さが満ちている。さすらう泉、未完成の通り、空想の彫像製作術、特異な空間、頓挫した計画・・・・(まだまだ続くのだろうか?) 
 
■ジャン・ティベリ(Jean Tiberi) 
  1995年から2001年までパリ市長をつとめる。http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Tiberi 
http://en.wikipedia.org/wiki/Jean_Tiberi 
  ’Jean Tiberi and his wife Xaviere Tiberi were involved in some corruption scandals in the Paris region in which Mr Tiberi was accused of vote-rigging.’(ウィキペディア英語版による) 
 
寄稿 : パスカル・バレジカ(Pascal Varejka) 
メールアドレス(言語は英仏伊) 
pascal.varejka@gmail.com 
翻訳 : 村上良太 
 
■パリの散歩道 18  パスカル・バレジカ氏はパリの歴史本を執筆中 
http://www.nikkanberita.com/read.cgi?id=201202182010196 
 
以下は元のテクスト 
 
■Paris existe-t-il ? 
 
  Je viens de terminer d’écrire un autre livre sur Paris. À chaque fois se repose la question : Paris existe-t-il vraiment ? Certes, nous sommes confronté à une réalité tangible, administrative, dirais-je. J’y suis né, j’ai arpenté cette ville en tous sens depuis des années. Des kilomètres à pied. Paris s’y prête bien. C’est une ville assez petite à l’échelle de l’Europe et du monde. Minuscule par rapport à Londres, la plus grande ville d’Europe. 
 
  Peu de gens le savent, la superficie de Paris est modeste également à l’échelle des communes de France. La Mairie de Paris a publié en 1996 une étrange brochure intitulée Paris en chiffres. Préfacée par le maire d’alors, Jean Tiberi. Un homme qui aimait tellement Paris et les Parisiens qu’il en inscrivait des fictifs sur les listes électorales. 
 
  Avec une superficie totale de 105,4 km2 (les bois de Boulogne et de Vincennes compris), la ville se range au 113e rang, loin derrière Arles et Marseille. Entre, nous dit-on, Guéméné-Penfao (Loire Atlantique - 105,5 km2) et Meyrueis (Lozère - 104,8 km2). Étonnant, non ? 
 
  Vous me direz qu’à la différence de Guéméné-Penfao et de Meyrueis, Paris est cité dans des milliers de guides rédigés dans toutes les langues. Mais parlons-en des guides ! C’est ma mère qui m’a fait découvrir Paris, vers douze, treize ans. Le Marais avant Beaubourg. Le Louvre avant la Pyramide. La ’plus vieille maison de Paris ’, rue Volta. C’est du moins ce qu’indiquait le guide Michelin que nous avions chez nous. Mais par la suite, cette maison a perdu son titre : en dépit de ses colombages, elle date du XVIIe siècle. 
 
  Et au fil du temps, j’ai vu disparaître bien d’autres certitudes et j’ai réalisé que Paris avait un côté irréel. La place de la Bastille est peut-être l’exemple le plus parlant. L’aspect actuel de ce lieu hautement symbolique ne résulte nullement d’un projet d’urbanisme. On trouve là une sorte de no man’s land créé par la démolition de la vieille forteresse, à la jonction du Marais et du faubourg Saint-Antoine. On a juste placé en son centre la Colonne de Juillet, couronnée du Génie de la Liberté. On dit que dessous, avec les victimes des révolutions de 1830 et de 1848, on a enterré par erreur des momies ramenées d’Égypte. 
 
  Le reste de la place constitue un collage où se juxtaposent des édifices et des espaces disparates, comme l’Opéra Bastille et le bassin de l’Arsenal. Et au-dessus du Café français, à l’angle de la place et de la rue Saint-Antoine, on peut voir les traces d’un boulet de canon ’ tiré le 14 juillet 1789 ’. Trace émouvante. Mais l’immeuble a été bâti en 1900. 
 
  Un raccourci typiquement parisien : l’histoire et la légende sont souvent inextricablement mêlées et la seconde prend parfois le dessus. En fin de compte, Paris est une ville éminemment surréaliste, imaginaire et réelle à la fois. Les fausses pistes, les faux-semblants, les bizarreries y abondent. Des fontaines nomades, des rues inachevées, une statuaire fantasque, des singularités spatiales, des projets avortés… 
 
Pascal Varejka 


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